Dans un grand nombre de cas, les enceintes acoustiques qui revendiquent ou qui brillent par une pseudo forme de
luminosité proposent au final quelque chose qui se solde par une musicalité parfois emprunte d’acidité, des traits criards,
ou pire offrent un haut / médium aigu décharné. Ici, ce n’est pas le cas, et c’est même tout le contraire qui se produit : le
concepteur a savamment travaillé son sujet afin de préserver la douceur, la « formulation » la plus fidèle et naturelle qui
soit, et les concilier afin d’obtenir une cohérence et une harmonie réalistes.
Objet rempli : la limpidité qui en découle me rappelle étrangement la texture cristalline et aussi pure que celle des
torrents qui prennent leur source dans les glaciers d’Islande où d’ailleurs. Cette image est bien révélatrice des « qualités »
de cette enceinte acoustique en la matière.
C’est notamment sur ‘’
La Folia de la Spagna
‘’ par Gregorio Panagua que la magie s’est opérée lorsque j’ai pu déceler les
infimes « substances » d’un triangle à la sonorité étincelante, et surtout me rendre compte du comportement du clavecin
à la sonorité fruitée, et de la délicatesse de cet instrument à cordes « grattées ». Ceci lui confère une sonorité
caractéristique qui prend alors toute sa signification. Les différentes et nombreuses intonations liées à chaque note sont
reproduites naturellement avec une extension des harmoniques qui contribuent à enrichir le message sonore et donner le
plaisir d’écoute attendu.
4° Présence – réactivité
La réactivité de cette enceinte se concrétise par une « puissance de feu » qui me fait également penser à celle que
pourrait avoir une voiture de sport au démarrage et en reprise. Cela n’a finalement rien d’étonnant lorsque l’on sait que le
concepteur est issu du monde de l’automobile d’une part, et qu’il entretient toujours cette passion pour les belles
mécaniques. La nouvelle QUATTRO est une enceinte qui sait ce que vivacité signifie. Elle s’associera aisément et
pleinement avec tout système audio qui comporterait des spécificités ayant un rapport avec le dynamisme. Cette enceinte
réagit donc au quart de tour en toutes circonstances et les grands écarts de dynamique sont gérés avec un brio plutôt
appréciable et qui s’affranchit de toute forme de traînage.
A ce propos, le ‘’
Requiem de Mozart ‘’
par Karajan illustre parfaitement cette vigueur et cette volonté de mettre en avant
les chœurs qui secondent la soliste Maria Stader. Le contraste entre l’orchestre, les chœurs, et la soliste est sur point
étonnant car la QUATTRO ne donner aucun privilège à l’un ou à l’autre. On sent bien que tout cela est calibré à la
perfection et permet d’apprécier l’excellente diction propre à chacun des intervenants, donnant un air encore plus
captivant à cette œuvre.
Par ailleurs, vous pouvez être assuré d’être en présence d’un sens du rythme qui vous colle à la peau sur les extraits
musicaux très cadencés : la QUATTRO a de sacrées ressources et vous en fera profiter pleinement, en toutes
circonstances, quelque soit le style de musique sélectionné.
Vous l’aurez compris, cette enceinte ne rechigne nullement à « grimper dans les tours » : elle se veut réactive, rigoureuse,
et brille par sa grande souplesse. Sur ‘’
Valéria
‘’ interprété par le Modern Jazz Quartet, on appréciera cette rapidité et
cette vigueur qui émanent du jeu de piano et de celui de contrebasse. Une attention particulière de ma part a été portée
sur le jeu de vibraphone. Si les modèles QUATTRO des millésimes précédents ont toujours su tirer leur épingle du jeu de
cet exercice difficile, il n’y avait aucune raison pour que cette mouture échoue. La QUATTRO ‘’R’’ + ne se contente pas de
relever le défi, mais elle s’est permise de faire mieux : mettre en évidence une palette de timbres encore plus étendue et