une matérialisation supérieure. Ce vibraphone brille de mille feux, mais par ce test, la QUATTRO démontre son agilité, et
son art à gérer les fréquences transitoires avec une dextérité et une subtilité impossibles à prendre en défaut.
Cette enceinte obéit au doigt et à l’œil aux sollicitations d’un amplificateur qui se veut tonique et réactif.
5° Scène sonore
Chose surprenante : la scène sonore prend une ampleur inversement proportionnelle aux dimensions de l’enceinte
acoustique. La nouvelle QUATTRO n’est pas particulièrement directive et l’auditeur n’est pas forcé de rester campé au
millimètre près au milieu du point d’écoute optimal.
Par ailleurs, le « principe » de mise en phase des haut-parleurs inauguré sur la M1 et repris sur les modèles successifs de la
QUATTRO porte largement ses fruits. L’étagement des différents plans est bien marqué, et largement conforté par
le registre grave décrit ci-avant. J’ai été, par exemple, séduit et convaincu par les différents reliefs que l’on peut observer
sur la ‘’
Tocca & Fugue
‘’ de Jean-Sébastien Bach mis en orchestration et dirigée par Léopold Stokowski (1973). Chaque
groupe d’instrument est logiquement positionné. L’ensemble de contrebasses et violoncelles vient se placer en bas de la
scène sonore et légèrement en avant, tandis que les altos et violons viennent se superposer au-dessus de la masse
orchestrale avec une légèreté mais une présence affirmée, donnant beaucoup de panache à l’ensemble.
Jamais la masse orchestrale n’apparaît confinée : la QUATTRO s’y entend à merveille pour laisser la musique s’exprimer en
toute liberté et donner un panorama mélodique particulièrement complet. La musique se déploie confortablement en
toutes circonstances. Mais surtout, la QUATTRO dévoile ses capacités à restituer une image en trois dimensions
extrêmement stable y compris sur les « charges » complexes, et les grands écarts de dynamique – ce qui n’est tout de
même pas rien sur une enceinte acoustique de cette taille et finalement dans cette gamme de prix.
Sur les petites comme les grandes formations orchestrales, la QUATTRO ‘’R‘’ + a ce don unique pour délivrer un message
musical délié. On voit bien que les musiciens ou groupes de musiciens ne sont ni tassés ni « les uns sur les autres » :
l’espace qui les sépare est appréciable et laisse beaucoup de place à un « message » aéré qui respire et permet d’avoir un
œil et une oreille attentives sur des micros informations.
6° Communication avec l’auditeur
Compte tenu de ce qui précède, il serait surprenant de prendre en défaut cette enceinte sur les liens qui unissent les
auditeurs et la musique qu’ils affectionnent tant.
Pour ma part, j’avoue avoir été bouleversé par l’extrait de ‘’
King Arthur
‘’ de Henry Purcell – Direction Alfred Deller et qui
servit à illustrer la scène finale du film d’Ariane Mnouchkine ‘’ Molière ‘’. Cet extrait est tellement captivant qu’il vous
« prend aux tripes » et vous remémore cette scène qui dure et montre Molière agonisant. L’époustouflante « mise en
scène » orchestrale et vocale colle impeccablement aux prises de vues ; avec ce baryton qui interprète le thème principal,
vous êtes littéralement transporté vers un univers d’un autre âge – la sensation est réellement plaisante.
L’orchestration et les chœurs se détachent avec un contraste qui met particulièrement bien en évidence les moindres
variations. Le rythme saccadé de cette œuvre vous colle à la peau par sa « beauté » incomparable. Grâce à la QUATTRO ‘’
R’’ +, on entend précisément les coups d’achet attaquer les cordes des violons, altos, et violoncelles qui jouent cette
partition à l’unisson. Le clavecin sert en quelque sorte de rythmique, et la QUATTRO lui « donne la parole » : très bien mis