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W

VU

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BANC D’ESSAI

Au fil des années, nous avons vu les

« Léon » progresser très sensiblement

vers la voie de la neutralité bienveillante,

sans pour autant brader cette tension

mélodique qui fait leur charme. Bien sûr,

la Quattro s’est imposée comme un grand

classique, mais des modèles comme la

Kyoro ou l’Enzo Référence nous avaient

à l’époque durablement impressionnés.

Aujourd’hui, avec l’Intégrale, Pierre-

Etienne Léon propose tout simplement la

meilleure enceinte de sa carrière, et bien

qu’il se serve de sa grande expérience, il

ne s’est pas le moins du monde inspiré

de ses précédents modèles. Au contraire,

il a lâché les freins et s’est fait plaisir.

Cela se sent parce qu’avec l’Intégrale, le

chroniqueur hi-fi n’a pas vraiment envie

de couper les décibels en quatre et de

prendre des notes, mais plutôt de par-

courir sa discothèque en long en large et

en travers pour essayer tous ces disques

qu’il n’a pas écouté depuis longtemps

parce qu’ils ne sonnaient pas très bien

avec les enceintes X ou Y. L’intégrale est

nores, et tourner autour, car l’aération est

souveraine. Leur gabarit impressionnant

les aide beaucoup sur ce plan. Question

timbres, les Intégrale conjuguent lumino-

sité et densité, ce qui est une équation

pas très facile à résoudre ; mais ces deux

postulats parfois antagonistes s’harmo-

nisent ici grâce à un pouvoir de résolu-

tion d’autant plus fantastique qu’il est

divinement équilibré sur toute la largeur

du spectre. Côté moteur, les Intégrale

accélèrent fort, mais on ne s’en rend pas

toujours compte car elles sont très natu-

relles et pas du tout versées dans les dé-

bordements spectaculaires. En revanche,

ce qui est très impressionnant, c’est leur

facilité à jouer très fort sans la moindre

trace de distorsion, et sans aucun tas-

sement de dynamique. Comme on dit

vulgairement, ça envoie du bois. Le ren-

dement affiché est de 92 dB, ce qui est

très favorable pour une aussi imposante

enceinte, et il faut reconnaître qu’elles

ne sont pas si compliquées à alimenter.

Mais avec un tel jouet, on a tout naturel-

lement envie de s’amuser. Aussi, nous ne

saurions trop vous recommander d’opter

pour une amplification conséquente.

Alors pour conclure, nous dirions que si

vous craquez pour les Intégrale, pour le

type de son qu’elles reproduisent, sachant

qu’au même prix, la fine fleur des grandes

marques internationales vous proposera

inévitablement une alternative excitante,

n’ayez pas peur de vous laisser aller, af-

firmez votre différence, soutenez le travail

d’un homme qui, comme certains de ses

semblables, a inlassablement remis son

métier sur l’ouvrage et s’inscrit comme l’un

des plus nobles artisans de l’électroacous-

tique en France. Voilà, c’est dit.

n

un gros jouet, un pur vecteur d’émotion

musicale qui semble relativement dé-

pourvu de limites. Prenons le grave, par

exemple. Et bien nous vous déconseillons

très fortement d’écouter un beau mor-

ceau de musique avec de belles basses

fréquences sur les Intégrale d’abord, et

sur des enceintes moins réussies sur

ce rapport, ensuite. Parce qu’à chaque

fois, le souvenir de la performance des

grosses « Léon » en la matière vous re-

viendra en boomerang. Et ce sera dur. Le

grave des Intégrale est ma-gni-fi-que. Il

est profond et ample. Ça OK, d’autres le

font très bien. Mais il est très étonnam-

ment riche en nuances, en informations,

en tension, en épaisseur. Il s’agit là d’un

vrai travail en piston, de la manifestation

d’une puissante colonne d’air. Grâce à

ce grave, les Intégrale « posent » l’image

avec un rare réalisme. Le panorama est

majestueux, non seulement par l’ancrage

ponctuel qu’il propose, mais par son

habileté à faire varier son ampleur en

fonction du message reproduit. Le sens

des proportions est excellent : on pour-

rait presque se promener dans la pièce

à la rencontre des multiples sources so-